poveste, a carei autor as fi vrut sa fiu plus felicitare

O parabolă a cărei autor mi-aș fi dorit să fiu. A scris-o însă Atiq Rahimi, în ” Syngué Sabour. Pierre de patience ”. Eu doar pot s-o distribui mai departe. Împart minunile…

Azi mai trebuie să adaug ceva: un gând bun și o vorbă caldă pentru un om la care țin mult de tot, cu care avem de împărțit un sentiment frumos și, dea Domnul, un viitor pe potrivă:

Quoi qu’il en soit, notre grand-mère, nous mettait tout d’abord en garde en disant que son histoire était un conte magique qui pourrait apporter soit du bonheur soit du malheur dans notre vraie vie. Cet avertissement nous faisait peur, mail en même temps nous excitait. Sa belle voix résonnait alors avec le battement de nos cœurs : « II était, il n’était pas, un roi. Un roi charmant. Un roi courageux qui, cependant, avait dans la vie un seul impératif, mais de taille : n’avoir jamais de fille. La nuit de ses noces, les astrologues lui avaient prédit que si jamais sa femme enfantait une fille, celle-ci déshonorerait la couronne. Ironie du sort, sa femme ne mettait au monde que des filles. A chaque naissance, le roi ordonnait donc au bourreau de tuer la nouveau-née! »

Emportée par ses souvenirs, la femme a pris les traits d’une vieille dame – ceux de sa grand-mère, sans doute -, qui conte cette histoire à ses petits enfants.

« Le bourreau tua la première fille, ainsi que la deuxième. A la troisième, il fut arrêté par une petite voix qui sortait de la bouche de la nouveau-née. Elle l’implorait de prévenir sa mère que si elle la gardait en nr, la reine aurait son propre royaume! Troublé par cette parole, le bourreau se rendit discrètement auprès de la souveraine et lui raconta ce qu’il avait vu et entendu. La reine, sans dire un mot au roi, partit sur-le-champ voir cette nouveau-née dotée de parole, loi a émerveillée et effrayée à la fois, elle demanda au bourreau de préparer une charrette pour fuir loin du pays. À minuit précis, la reine, sa fille et le bourreau quittèrent clandestinement la ville pour des contrées lointaines. »

Rien ne la détourne de son récit, pas même les coups de feu qui sont tirés non loin de la mai-non. « Le roi, furieux de cette fuite soudaine, partit à la conquête des terres lointaines, afin de retrouver sa femme. La grand-mère marquait toujours une pause à cet endroit précis du récit. Elle posait l’éternelle question : Était-ce pour retrouver sa femme ou bien pour la traquer? »

Elle sourit. Peut-être comme souriait sa grand-mère. Et reprend :

« Des années s’écoulèrent. Lors d’une de ses conquêtes, un petit royaume où gouvernait une reine juste, valeureuse et pacifique lui résista. Le peuple se refusait à l’intrusion de ce roi étranger. Ce roi arrogant! Alors, le roi ordonna d’incendier le pays. Les vizirs du royaume conseillèrent à la reine de le rencontrer et de négocier avec lui. Mais la reine s’opposa à cette entrevue. Elle affirmait qu’elle préférait plutôt incendier elle-même son royaume que de se rendre à cette négociation. Alors, sa fille, très appréciée par la cour et le peuple, non seulement pour sa beauté hors du commun, mais aussi pour son intelligence et sa bonté exceptionnelles, demanda à sa mère de lui permettre d’aller rencontrer le roi. La reine, en entendant sa fille, devint comme folle. Elle se mit à crier, maudissant à haute voix le monde entier. Elle ne dormait plus. Elle errait dans le palais. Elle interdit à sa fille de sortir de sa chambre et d’intervenir. Personne n’arrivait à la comprendre. Chaque jour qui passait, le royaume sombrait un peu plus dans un immense désastre. La nourriture et l’eau se faisaient rares. Sa fille, qui ne comprenait pas plus que les autres l’état de sa mère, décida alors de rencontrer le roi malgré l’interdiction. Une nuit, à l’aide de sa confidente, elle se rendit sous sa tente. Devant cette beauté céleste, le roi tomba fou amoureux de la princesse. Il lui proposa ceci : il renoncerait à ce royaume si elle l’épousait. La princesse, elle aussi sous le charme, accepta. Ils passèrent la nuit ensemble. Au petit matin, elle s’en retourna, toute victorieuse, au château pour raconter à sa mère son rendez-vous avec le roi. Fort heureusement, elle ne lui avoua pas qu’elle avait aussi passé la nuit sous sa tente. La reine, rien qu’en apprenant que sa fille avait vu le roi, fut aux abois. Elle était prête à subir tous les malheurs du monde, mais pas celui-là! Anéantie, elle hurlait : “Fatalité! Maudite fatalité!” Et elle s’évanouit. Sa fille, qui ne comprenait toujours rien de ce qui se passait dans la tête de sa mère, s’adressa à l’homme qui avait accompagné la reine tout au long de sa vie, et l’interrogea sur la cause de son état. Il lui livra alors cette histoire : “Chère princesse, comme tu le sais, je ne suis pas ton père. En vérité, tu es la fille de ce roi conquérant! Moi, je n’étais que son bourreau…”Il lui dévoila toute la vérité, et finit par cette conclusion énigmatique : “Voilà, ma princesse, notre destin. Si on avoue la vérité au roi, nous serons tous, selon la loi, condamnés à la pendaison. Et tous les sujets de notre royaume seront ses esclaves. Si nous nous opposons à son exigence, notre royaume sera incendié. Et si tu l’épouses, vous commettrez l’inceste, péché impardonnable! nous serons tous maudits et punis par notre Seigneur.” La grand-mère s’arrêtait à ce moment de l’histoire. On lui demandait de nous raconter la suite, elle nous disait : Hélas, mes petites filles, je ne connais pas la fin de cette histoire. Et jusqu’à présent, personne ne la connaît. On dit que celui ou celle qui la trouvera aura une vie préservée de tout malheur. Pas vraiment convaincue, je lui disais alors que, si per sonne ne connaissait la fin de cette histoire, on ni pouvait pas savoir quelle fin serait la bonne. Elle riait tristement et m’embrassait sur le front : C’est  ça que l’on appelle le mystère, ma petite. Toute fin est  possible, mais savoir celle qui est bonne et juste… C’est  là où réside le mystère. Je lui demandais ensuite il cette histoire   était vraie ou non. Elle me répondait : Je te l’ai dit : “Il était, il n’était pas… ” Ma question, c’était celle qu’elle aussi, quand elle était petite, posait à sa grand-mère, et à laquelle celle-ci répondait : C’est ça tout le mystère, ma petite, c’est ça tout le mystère. Durant des années, cette histoire m’a hantée. Elle m’empêchait de dormir. Chaque nuit, au lit, je suppliais Dieu de me souffler la fin de ce conte ! Une fin heureuse pour que je puisse avoir une vie heureuse! Je me racontais tout et n’importe quoi. Dès que je trouvais une idée, je me précipitais vers ma grand-mère pour la lui dire. Elle haussait les épaules et disait : C’est possible, ma fille. C’est possible. Tu verras au long de ta vie si tu as juste ou non. C’est ta vie qui te le dira. Mais quoi que tu trouves, ne le dis plus jamais à personne. Jamais! Car, comme dans tout conte magique, tout ce que tu dis peut arriver. Donc, veille à garder cette fin pour toi. »

Elle mange. Un morceau de pain, une écaille d’oignon. « Une fois j’ai demandé à ton père s’il connaissait cette histoire. Il a dit que non. Alors, je lu lui ai racontée. A la fin, après un long silence, il u poursuivi avec ces mots doux : Mais, ma fille, c’est une illusion de penser trouver une fin heureuse à cette histoire. Il ne peut pas y en avoir. Puisque l’inceste a été commis, la tragédie est inévitable. »

Dans la rue, on entend quelqu’un crier : « Halte ! » Puis un coup de feu. Et la fuite des pas.

La femme continue : « Bref, ton père m’a fait perdre mes illusions. Mais, quelques jours plus tard, un matin tôt, alors que je lui apportais son petit déjeuner, il m’a priée de m’asseoir à côté de lui pour me parler de ce conte. En égrenant chaque mot, il a repris : Ma fille, j’ai beaucoup réfléchi. En effet, il peut exister une issue heureuse. J’aurais voulu presque me jeter dans ses bras, lui baiser les mains et les pieds pour qu’il me livre cette fin. Mais je me suis, bien évidemment, retenue. J’ai oublié ta mère et son petit déjeuner, je me suis assise devant lui. A cet instant, tout mon corps n’était qu’une oreille géante, ignorant toutes les autres voix, tous les autres bruits. Il n’y eut que la voix tremblante et sage de ton père qui, après une lampée bruyante de thé, me confia : Pour avoir une fin heureuse, cette histoire, ma fille, comme dans la vie, exige un sacrifice. Autrement dit, le malheur de quel qu’un. N’oublie jamais : chaque bonheur engendre deux malheurs. – Et pourquoi?! me suis-je étonnée naïvement. Avec ses mots simples, il m’a répondu : Ma fille, malheureusement, ou heureusement, tout le monde ne peut pas accéder au bonheur, que ce soit dans la vie ou dans une histoire. Le bonheur des uns engendre du malheur chez les autres. C’est triste, mais c’est ainsi. Dans ce conte, il te faut donc malheur et sacrifice pour que tu parviennes à une fin heureuse. Mais ton amour de toi-même, et l’amour que tu portes à tes proches, t’empêchent d’y réfléchir. Cette histoire exige un meurtre. Le meurtre de qui? Avant de répondre, avant de tuer quelqu’un, il faut que tu te poses une autre question : Qui désires-tu voir heureux, vivant? Le Père-roi? La Mère-reine? Ou la Fille-princesse ? Dès que tu poses cette question, tout change, ma fille. En toi et dans cette histoire. Pour cela, il faut que tu te débarrasses de trois amours : l’amour de toi-même, l’amour du père et l’amour de la mère! – Pourquoi? lui ai-je demandé. Il m’a regardée longuement et silencieusement avec ses yeux clairs qui brillaient derrière ses lunettes. Il cherchait  sans doute des mots compréhensibles pour moi : Si tu es du côté de la fille, l’amour que tu te portes t’empêche d’imaginer le suicide de la fille. De même, l’amour du père ne t’autorise pas à envisager que la fille puisse accepter le mariage et que, pendant la nuit de noces, elle tue son propre père dans le lit nuptial. Enfin l’amour maternel t’interdit de songer au meurtre de la reine pour permettre à sa fille de vivre avec le roi, tout en lui dissimulant la vérité. Il m’a laissée quelques instants réfléchir. Il a bu encore une longue gorgée de thé et a poursuivi : De la même façon, si moi, en tant que père, je donnais une fin à cette histoire, ce serait la stricte application de la loi. J’ordonnerais de décapiter la reine, la princesse et le bourreau afin que les traîtres soient châtiés et que soit enterré à jamais le secret de l’inceste. Je lui ai demandé : Que proposera-t-elle, la mère? Après un petit sourire qui lui appartenait, il m’a dit : Ma fille, je ne connais rien de l’amour maternel et ne peux te proposer sa solution. Toi-même, tu es maintenant mère; c’est à toi de me dire ce qu’il en est. Mais mon expérience de la vie me dit qu’une mère telle la reine préférerait que son royaume soit anéanti et son peuple mis en esclavage plutôt que de dévoiler son secret. La mère agit selon la morale. Elle interdit à sa fille de se marier avec son père. Mon Dieu que c’était troublant d’entendre ces paroles de sagesse. Moi qui cherchais absolument une issue clémente, je lui ni demandé si elle pouvait exister. Il a d’abord dit oui – ce qui m’a réconfortée -, mais très vite, il m’a apostrophée : Ma fille, dis-moi, dans cette histoire, qui a le pouvoir de pardonner? J’ai répondu innocemment : le père. En hochant la tête, il a dit : Mais ma fille, le père, qui a tué ses propres enfants, qui, lors de ses conquêtes, a détruit villes et populations, qui a commis l’inceste, est aussi coupable que la reine. Quant à elle, elle a trahi le roi, la loi, certes, mais n’oublie pas qu’elle-même a été trompée par sa fille nouveau-née et par le bourreau. Désespérée, avant de le quitter, j’ai conclu : Alors, il n’y a aucune fin heureuse! Il m’a dit : Si. Mais, comme je te l’ai dit, à condition de se résigner à un sacrifice et de renoncer à trois choses : l’amour de soi, la loi du père et la morale de la mère. Interloquée, j’ai demandé si cela lui semblait réalisable. Il m’a répondu tout simplement : il faut essayer, ma fille. Troublée par cette discussion, des mois et des mois durant, je ne pensais qu’à cela. Je me suis aperçue que mon trouble venait d’une seule chose : la véracité de son propos. Ton père connaissait vraiment les choses de la vie. »

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